Filiation de l’atelier libre d’architecture Coquart

ÉCOLE DES BEAUX-ARTS

De 1867 à 1942

L’article publié ici se rapporte à la filiation de l’atelier libre d’architecture à l’École des Beaux-Arts de Paris créé en 18671origine Coquart.

COQUART > GERHARDT > REDON > TOURNAIRE > DEBAT-PONSAN

Ernest COQUART (09/06/1831 – 09/04/1902)

– Élève de LEBAS, admission en 1847 / 2ème Grand Prix de Rome d’Architecture en 1853, 1er Grand Prix de Rome en 1858.

– Architecte en chef des bâtiments civils, nommé en 1871, après la mort de DUBAN, architecte de  l’École des Beaux-Arts, et, à ce titre, installe entre 1875 et 1878 le musée des Antiques dans le Palais des Études, installe entre 1876 et 1880 le musée du Moyen-Age et de la Renaissance dans la chapelle des Petits Augustins, commença la transformation , entre 1884 et 1890, en ateliers d’élèves, des anciens bâtiments de l’ancien l’hôtel de Chimay sur le quai Malaquais acquis par l’École, dessine en collaboration avec l’architecte Jean-Louis PASCAL en 1876 le monument situé Cour du Mûrier (mur ouest), en mémoire à Henri REGNAULT , fait ériger entre 1889 et 1890 dans le vestibule de la salle de Melpomène, côté cour du Mûrier, le monument en mémoire à Auguste ROUGEVIN, dessine la console qui reçue le buste de DUBAN (statuaire Eugène GUILLAUME), buste placé sur la face antérieure du mur de l’Hémicycle . Révoqué de ses fonctions le 30 novembre 1890.

– Chef d’atelier de 1867 à 1882. L’atelier libre Coquart est fondé par des élèves de l’atelier libre Jules ANDRÉ qui refusent de suivre ce dernier lorsqu’il est nommé à la tête de l’atelier officiel, origine PACCARD. L’atelier est situé rue Garancière à Paris (75006).

1 élève 1er Grand Prix de Rome d’Architecture :

  • En 1874 : Édouard LOVIOT (1849 – 1921).

– Professeur à l’École des Beaux-Arts du Cours d’architecture élémentaire dépendant  de l’enseignement simultané des trois arts du 09/11/18832 jusqu’au 09/04/1902, date de son décès

Ernest COQUART : "1ère pensée d'un monument à Félix Duban". Mine graphite, lavis d'aquarelle, rehauts de gouache blanche, plume et encre noire, dimensions 31,2 x 19,3 cm / Source E.N.S.B.A

Gustave GERHARDT (02/02/1843 – 12/02/1921)

– Élève de Jules ANDRÉ, admission en 1861, 1ère Classe en 1863  / 1er ex-aequo au Grand Prix de Rome d’Architecture en 1865.

– Chef d’atelier de 1882 à 1891. Annonce dans une lettre du 04/10/1890 qu’il a renoncé depuis quelques mois à conserver la direction de son atelier et que ses anciens élèves lui ont choisi Gaston REDON comme successeur.

Gustave GERHARDT : Envoi de Rome de 4ème année depuis la Villa Médicis en 1868, "Restauration du Temple du Soleil à Rome, coupe transversale." Aquarelle sur tracé à l'encre de Chine sur papier entoilé / Source E.N.S.B.A

Gaston REDON (28/10/1853 – 20/11/1921)

– Élève de Jules ANDRÉ, admission en 1875, 1ère Classe en 1877, diplômé en 1882  / 1er Grand Prix de Rome d’Architecture en 1883.

– Architecte en chef des bâtiments civils et des Palais nationaux, chargé de la manufacture des Gobelins, nommé en 18973, après la mort de BLONDEL, architecte des Palais du Louvre et des Tuileries, et, à ce titre, aménage la salle des Rubens et la salle Van Dyck en 1900 et installe le musée des Arts décoratifs dans le pavillon de Marsan en 1905. Il est dans le même temps architecte du ministère des colonies situé dans le pavillon de Flore. Disgracié le 19/02/19104, il est nommé architecte du château de Fontainebleau et architecte du château de Compiègne dans lequel il décèdera le 20/11/1921. Il consacre  une grande partie de son temps libre au dessin d’architectures imaginaires, notamment les « Visions », ensemble d’architectures oniriques.

– Chef d’atelier de 1891 jusqu’au 20/11/1921, date de son décès. L’atelier est situé 28 rue Mazarine à Paris 6ème (avéré de 1892 à 1901).

2 élèves 1er Grand Prix de Rome d’Architecture :

  • En 1920 : Michel ROUX-SPITZ (1888 – 1957). Ce dernier dessinera la sépulture de Gaston REDON (située dans la 22ème division, ligne 1, tombe N° 7PA22 du cimetière du Montparnasse à Paris 14ème), professeur de théorie de l’architecture à l’École des Beaux-arts du 20 octobre 19425 à sa démission le 31 octobre 1944.
  • En 1921 : Léon AZEMA  (1888 – 1978). Ce dernier sera assistant d’Albert TOURNAIRE de 1925 à 1930 (Voir plus bas).

– Par testament Gaston REDON lèguera une partie de sa fortune pour la création d’un prix qui portera son nom6.Décerné pour la première fois en février 1927 à Achille CARLIER (1903 – 1967) élève alors dans l’atelier libre GROMORT, il semble avoir été décerné pour la dernière fois (source agorha.inha.fr) en 1967 à Jacques LAVEDAN (1934 – 1994), élève de l’atelier officiel DENGLER.

Gaston REDON : Une ville fantastique avec un grand temple, des planètes dans le ciel, vers 1896, plume et encre, dimensions 25 x 32,3 cm. / Collection privée, source Facebook, adresse "Les Yeux Clos", 14/04/2019.
Gaston REDON : Casino Municipal de la ville de Royan. Inauguré le 01/08/1895, fortement détruit lors du bombardement de la ville de Royan le 5 janvier 1945, le Casino est démoli après guerre.

Albert TOURNAIRE (11/03/1862 – 11/01/1958)

– Élève de Jules ANDRÉ, admission en 1879, 1ère Classe en 1881, diplômé en 1883  / 1er Second Grand Prix de Rome d’Architecture en 1882, 1er Grand Prix en 1888.

– Architecte en chef des bâtiments civils et des Palais nationaux, assistant de REDON dans son atelier à partir de 1906.

– Chef d’atelier de 1921 à 1930 avec Léon AZÉMA (voir plus haut) comme assistant principal de 1925 à 1930.

1 élève 1er Grand Prix de Rome d’Architecture :

  • En 1923 : Jean-Baptiste MATHON (1893 – 1971). Ce dernier sera chef en 1932 d’un atelier libre d’Architecture (origine DOUILLARD / THIERRY / DEGLANE ).
Albert TOURNAIRE : Hôtel Winter-Palace dans la ville de Manton, inauguré en 1901, devenu depuis 1958 un immeuble en copropriété.

Jacques DEBAT-PONSAN (21/08/1882 – 04/03/1942)

– Élève de LALOUX, admission en 1903, 1ère Classe en 1905, diplômé en 1908  / 1er Second Grand Prix de Rome d’Architecture en 1910, 1er Grand Prix en 1912.

– Architecte en chef des bâtiments civils et des Palais nationaux (1931), et à ce titre, en charge du ministère de la Guerre de celui des P.T.T., du bâtiment de l’Opéra de Paris et de celui du Panthéon. 

– Chef d’atelier de 1931 jusqu’au 04/02/1942, date de son décès. L’atelier est situé au 15 rue de l’Abbé Grégoire à Paris 6ème7  .
– Chef d’atelier également dans un atelier officiel de 1932 à 1942 (origine LAISNÉ / GINAIN / SCELLIER DE GISORS / BERNIER / PONTRÉMOLI).

Jacques DEBAT-PONSAN : Église de Saint-Martin de Cléry-sur-Somme, réalisée en 1931-1933.

Notes et références

  1. Concernant les ateliers libres, ce sont les élèves en se groupant qui opèrent librement le choix du chef d’atelier (ou Patron).
    Ceux-ci sont dûment reçus et officiellement inscrits à l’École, ils suivent les mêmes cours et prennent part aux concours et examen dans les mêmes conditions que leurs camarades des ateliers officiels, mais doivent, malgré toutes les apparences de titre à la gratuité, payer de leurs propres deniers la location, l’entretien, l’éclairage, le chauffage et l’assurance de leur Atelier et le paiement de leurs enseignants. Voir la « brève historique » de juin 2015.
  2. Nommé professeur par arrêté ministériel du 09/11/1883
  3. Nommé par arrêté ministériel du 19/02/1910
  4. Il lui est fait grief en haut lieu le feu de cheminée dévastateur qui a eu lieu au Louvre en décembre 1909 et de n'avoir pas suffisamment activé le déménagement du pavillon de Flore par le ministère des colonies
  5. Nommé professeur par arrêté ministériel du 20/10/1942 (J.O du 05/11/1942
  6. Règlement du concours de fondation : Ces prix institués par Monsieur Gaston REDON, Architecte en chef du Gouvernement, Membre de l'Institut, sont attribués chaque année à la suite d'un concours de Rome aux élèves français de la 1ère classe d'Architecture, de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris, ayant obtenu le plus de valeurs en médailles sur projets rendus. Le nombre des concurrents à admettre est de 60 au maximum. Ce concours aura lieu dans les deux mois précédant l'épreuve de 24 heures du concours de Rome et sera comme une répétition de cette épreuve. Il consistera en une esquisse de plan, grandeur "grand aigle " exécutée en loges en 12 heures. Le programme est donné par la commission dite « des Concours de fondation ».
    Il peut être décerné cinq prix de : 1.046 - 800 - 600 - 500 et 400 francs.
    Les prix non décernés une année le seront les années suivantes. Les élèves ayant obtenu un prix dans un précédent
    concours ne peuvent concourir de nouveau que pour un prix supérieur
  7. Source Bulletin de la Grande Masse des Beaux-Arts de juillet 1931 p 450-451