Octave Callot, c’est d’abord un jeune lycéen surnommé Biquet, arrivé dans la fanfare Madelain par son beau-frère Henri Jeantet, co-fondateur de la fanfare. De là à dire que Poinsot est rentré aux Beaux-Arts par la fanfare, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas. Il y jouera du cornet à pistons. Cette fanfare n’avait pas d’autre nom que celui de fanfare de l’atelier Madelain qui sera vite appelée fanfare des Vieux Madelain en opposition à celle qui lui succèdera dans l’atelier et que, Biquet, le jeune Poinsot, prendra en main.

Octave Callot, c’est aussi un nom, un nom qui sonne bien et qui reste dans les mémoires. Il n’est pas compliqué de faire l’analogie entre le nom de la fanfare et celui de la rue Jacques Callot où se trouvait l’atelier Madelain. Il y a eu les précédents avec la fanfare Léon Malaquais (Atelier Beaudoin) ou encore Honoré Champion (Atelier Leconte). Mais cette histoire de nom n’a pas été donné naturellement par la fanfare elle-même mais grâce à l’une des nombreuses interventions à la télévision que Callot affectionnait :

“Comme les Beaudouin l’avaient fait en 1953, la fanfare prit un nom de scène, mais non pas au prétexte d’un disque, mais pour les besoins d’une émission de télévision « En direct d’un temple de la musique » (dont le producteur est Jean Thévenot), en 1956. L’émission fut enregistrée rue Jacques Callot. L’atelier avait été déguisé en salle de concert. Le script de l’émission faisait un portrait fictif du fondateur de la fanfare, et c’est ainsi qu’Yves Poinsot jouant son propre rôle fut baptisé Octave Callot par des gens de la télévision… Thévenot a fait plancher un scénariste. Callot du nom de la rue de l’atelier, et Octave, ils ont dû trouver ça autour d’une table en préparant l’émission »¹.

Octave Callot, c’est aussi un musicien. Au contraire de beaucoup de fanfariste, il arrive en fanfare avec un bagage musical, sachant lire la musique et doué pour les arrangements. La fanfare Octave Callot aura la réputation de jouer des arrangements fins et harmoniques, à plusieurs voix. On lui rapporte cette phrase, en cours de répétition : « Mets-moi un mi dans le grave, cela fera du feutré… ». En cela, on l’opposera souvent à Léon Malaquais qui préférait “l’amour du bruit”. Querelle de clocher, bien sûr !

Octave Callot, c’est un instrumentiste averti capable de passer du cornet à piston, à la trompette de cavalerie, puis à la basse, la contrebasse et surtout, son instrument de prédilection, le saxhorn alto. Soyons clair, en fanfare, seuls les plus musiciens arrivent à jouer de cet instrument en mi bémol

Octave Callot, c’est encore un calligraphe, inventeur d’une écriture musicale spécialement mise en oeuvre pour les néophytes, une écriture qui perdure encore dans certaines fanfares et qui a permis a bon nombre d’oser prendre un instrument de musique (pourvu qu’il soit un cuivre). La note est orthographiée, la mesure indiquée par une barre, la note est indiquée montante ou descendante par une flèche, le temps assez complexe à déceler mais bon an mal an, cela fonctionne plutôt bien.