Coté microsillon, la fanfare Otello nous offre un éventail varié de morceaux peu enregistrés jusqu’alors. On notera une première avec Y’a d’la Joie qui va devenir un saucisson, le paso Buccaro, très joué par les fanfares par la suite et malheureusement oublié aujourd’hui ou encore les incontournables Orpheo Negro et 8 1/2 (création d’Otello de l’époque Zavaroni), les saucissons La Caissière du Grand Café et Les Grands Flots Bleus.
Au milieu de cela, quelques morceaux originaux et très peu repris comme Mon Homme, Le Siffleur et Son Chien ou encore Le Troisième Homme, des morceaux qui auraient mérité d’avoir une carrière plus longue et que l’on doit à l’arrangement de Tugudu qui joua un certain temps avec Otello. Enfin, une attention particulière pour Amour, Castagnettes et Tango dont l’interprétation mérite une écoute attentive notamment pour le jeu partiel à contretemps de Larosa au souba.
Tout a été écrit ci-dessus sur la manière dont a été enregistré ce disque et je n’y reviendrai donc pas sauf pour assurer que l’on est bien là dans l’esprit des fanfares. Pour avoir fait quelques remplacements à l’hélicon dans cette fanfare, je peux assurer qu’il y régnait une ambiance particulière et bien différente des pures fanfares Beaux-Arts des écoles d’architecture. Lécrevisse écrit d’ailleurs : “On voit là le rôle social évident d’Otello qui, sous des couverts libertaires voire anarchisantes, a permis, grâce à cette musique, des unions fécondes…”
J’ajouterai que pour les fanfarons arrivés à la fin des années 70, ce disque a aussi été un disque culte, cinq années étaient passées depuis le monument d’Octave Callot et Bonaparte Visconti en 1973.