La pochette présente en face principale une photo sépia de la fanfare en train de jouer au cours d’une fête, toujours en maillot rayé pour certains, chapeau melon ou haut de forme pour d’autres.
Le verso présente un trombinoscope de photos noir et blanc de l’ensemble et deux textes de Mâchavoine :
« La Musique du XXe siècle n’est plus analeptique… Et c’est bien dommage. » Ainsi s’exprimait Léon Malaquais, au carrefour de l’Odéon, à l’angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Mabillon, alors que le « 96 » nous entrainait vers d’autres cieux. Et le Maître ajouta, pour être sûr d’être bien compris : « Je réclame d’une musique qu’elle soit roborative. »
Son œuvre toute entière en est une illustration :
Dédaignant les sucreries de ses confrères, il marie les tons cuivres et tonifiants des basses aux touches finement ciselées des cornets, compose les arabesques indisciplinées de la clarinette avec les explosions inéluctables de la section rythmique.
Il ressort clairement que le Maître, jetant ses pinceaux, a voulu peindre directement avec ses mains, par grosses touches géniales, une musique pétrie d’évidence, de symétrie, de virilité, une musique vraiment classique.
Ainsi s’explique le succès que rencontre Léon Malaquais auprès des mélomanes et des discophiles et la consécration enthousiaste que la Maison Pathé-Marconi lui a réservée.
À tous ceux qui vilipendent sa musique, qui appelle « Cacophonie » la liberté souriante de ses interprétations, et « Facilité » la clarté architectonique de ses mélodies, le Maître ne répond qu’un seul mot : … Snobisme. »
Puis :
« Né à Valence en 1927, fils d’un bouilleur de cru, Léon Malaquais fut initié très jeune aux plaisirs de l’oreille par les miaulements harmonieux de ses chats dont il s’amusait à mordre la queue. Tendre, sensible, profondément artiste, il fit pourtant ses études d’architecte à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. En 1947, il rencontra Mâchon et Machigneux qui jouaient déjà très gentiment de l’harmonica. Léon, qui ne jouait d’aucun instrument, sut vite s’imposer comme chef. La formation était née. Ne tardèrent pas à s’y adjoindre les frères Laridelle, Gaston Trifloquet, Gaëtan Lafleur, Blaise Mac Hulot, Onésime Huchepot, Abel Grenouillou, Ali Ben Diaz, Yapaklos Kycoulis, Pampero, Alexandre Mâchavoine, le Père Mathieu et ce pauvre Honoré Boudu paysan fidèle aux répétitions.
Soit vingt-cinq participants unis par un même idéal, tendus vers un même but, obnubilés par un même sentiment : « L’amour du BRUIT ».