« Au programme, des chansons de l’École, comme « Trianon” ou « Jules, le fils père”, et surtout un extraordinaire duo sur “Le n°13 à Paris” entre la belle Ninon (Paulmard) et son petit cousin Gaston (Fernier), venu pour lui rendre visite. À la fin , une dispute idiote éclatait entre les duettistes, et la pauvre Ninon, cueillie par une torgnole en pleine poire, basculait à le renverse par la fenêtre dans le vide, et se retrouvait à demi morte sur le pavé de la cour. Les clients se précipitaient à la fenêtre, horrifiés, tandis que Fernier ramenait l’agonisante dans ses bras puissants. Laquelle, bien sûr, n’avait rien, s’étant rattrapée avec agilité à une sorte de potence, tout contre la fenêtre, avant de se laisser choir en souplesse sur le sol.
Le malheur voulut qu’à force d’être sollicitée de la sorte, la potence qui n’avait été conçue que pour soutenir le poids d’une simple enseigne, finit par se desceller peu à peu, et qu’un beau soir, ce fut une Ninon en très mauvais état qui se retrouva à gigoter sur le pavé.
L’enregistrement se fit avec un nombre réduit de musiciens, piano, accordéon, guitare plus un petir nombre de cuivres de la fanfare Madelain dont le tout jeune Yves Poinsot (le futur Octave Callot), au cornet et tuba, et Alain Lemetais, trompette. Le disque eu un succès mérité, compte tenu de l’esprit des différentes interprétations, et du talent des deux chanteurs. À ce propos, il ne fait pas de doute que s’il l’avait voulu, Fernier eût pu faire carrière dans la chanson, mais on ne sait pas trop pourquoi, il s’entêta dans la voie aride de l’architecture. »