Après sa nomination comme chef d’atelier, la première prise de contact d’Henri LEHMANN avec ses élèves fut quelque peu mouvementée comme le relate le quotidien “La France” dans son édition du 13/11/1875 :
“Une émeute en miniature, dans le genre de celle de l’affaire Chauffard à l’École de médecine, a eu lieu hier à l’École des beaux-arts. Le successeur de M. Pils, M. Lehmann, devait inaugurer à trois heures son cours de peinture. Dès deux heures, les élèves s’étaient groupés dans la cour de l’École en deux camps, les uns hostiles, les autres favorables au nouveau professeur. A peine M. Lehmann était-il entré dans la salle où se fait son cours, que les premiers se retirèrent en manière de protestation. Le professeur, de son côté, quitta la salle. Quelques instants après, les sécessionnistes envoyaient à M. Lehmann un délégué pour lui demander sa démission pure et simple. Celui-ci a reçu la réponse qui convenait. M. Lehmann a déclaré qu’il n’avait pas à recevoir des observations de ses élèves et qu’il resterait à son poste. M. Guillaume, directeur de l’École, a dressé un rapport sommaire et s’est rendu immédiatement au ministère des travaux publics pour informer M. de Chennevières, directeur des beaux-arts, de ce qui venait de se passer. Des mesures sévères vont être prises contre les auteurs de ce scandale. Les griefs des dissidents consisteraient en ceci : M. Lehmann, pour obvier aux désordres qui se produisent parfois dans les ateliers de l’École des beaux-arts, a fait afficher un règlement intérieur, qui parait-il, est plus sévère que celui de son prédécesseur. Inde irae. D’aucuns prétendent que ce sont les opinions de M. Lehmann tant en politique qu’en peinture qui ont provoqué cette petite émeute. Le premier motif nous semble plus vraisemblable.”