Pour évoquer le Bal de l’École lié à ce que l’on dénomme avec un certain mystère « l’Esprit de l’École », je propose de vous reproduire ci-dessous l’extrait d’un texte écrit par Pierre DUFAU (1908 – 1985), élève de l’atelier libre d’Architecture HÉRAUD, Grand Massier Président, dans un livre édité par la Grande Masse sur l’École en juillet 1937 :
« …Parmi tant de manifestations de l’activité de la “Grande Masse”, je me permets d’insister tout particulièrement, dans ce court exposé, sur notre bal.
Son but principal est de fournir et de grossir les revenus de notre caisse de secours. Nous avons pensé qu’il devait jouer un rôle de propagande dont les conséquences ne peuvent être que les plus heureuses.
En effet, pour le profane l’École des Beaux-Arts est enveloppée d’une brume épaisse. Beaucoup de gens se représentent un artiste sous les traits d’un monsieur un peu grotesque et démodé, portant un chapeau à grands bords, passant son temps à fumer la pipe devant un demi.
En un mot, une sorte de fainéant sympathique, sale et mal élevé.
Le cinéma est venu bien souvent renforcer cette description. Pourtant l’artiste représenté au cinéma est aussi éloigné de la réalité que le Français vu par Hollywood.
Une simple visite dans les ateliers au travail dissipe toute équivoque en ce qui concerne l’activité des élèves.
Organiser une fête qui tend à devenir une des solennités les plus courues de la Grande Saison de Paris, c’est prouver qu’un artiste peut être tout à la fois un homme de goût et raffiné, se complaisant dans la recherche du beau comme dans la plus franche gaîté.
Nos manifestations traditionnelles illustrent de magistrale façon cet esprit de gaîté et de bonhomie qui est la marque propre de notre Maison.
Si un comité spécial a le soin depuis de longues années d’organiser le bal des Quat’ Z’ Arts, de réputation mondiale, c’est le même esprit qui préside à la promenade annuelle du Rougevin et à toutes les autres manifestations des Élèves de l’École.
N’ayant jamais précisé ce que pouvait être cet esprit, on lui a donné une définition commode qui résume le tout : c’est “l’Esprit de l’École”»