Retour vers la Fanfare Octave CALLOT dans le début de ces années 60 prolifiques en matière d'enregistrements. Un an après "Les Arts au Soleil", Octave CALLOT sort son deuxième 30 cm. Comme nous l'avons vu lors de notre dernière rubrique sur la Fanfare Callot, le début des années 60 marque l'apogée de celle-ci, encore au sein de l'Ecole et de l'atelier MADELAIN.

Comme pour le précédent disque, le recto de la pochette est très étudié. On retrouve l'esprit de la composition des "Arts au Soleil" ou de "V'la les Quat'Zarts" avec les membres de la fanfare sur une ligne, toujours vêtus du maillot 1900 revisité par Yves Poinsot, et un premier plan fort. Ici, ce dernier n'est plus l'hélicon de la fanfare mais une jeune danoise qui accompagnera la fanfare pendant quelques temps... Au second plan, l'Hôtel de ville, mais pas celui de Paris comme l'expression "fanfare des bazars" pourrait le laisser croire. Cette photo a été prise devant l'hôtel de ville de Montluçon au lendemain d'un contrat.

On reconnait sur la photo, de gauche à droite :
Leprince, Lemetais, Chollet, Callot, Cordier, Mariette, Bassenge, Dorothy (1er plan), Espinasse, Treille, Crespel, Roussel.

Le verso est un fac-similé d'une méthode classique de trompette annoté par Callot. L'amateur notera ses réflexions sur le coup de langue et la respiration.

Sans aucun doute, le disque le plus "jazzy" de la fanfare Octave Callot, la présence de Jeff Mariette y étant sans doute pour quelque chose. On dit que Jeff qui n'avait pas commencé l'Ecole chez MADELAIN, y était rentré pour la fanfare... De même, Yan Bassenge, architecte allemand, en stage en France pendant près de trois ans, qui aurait frappé à la porte de MADELAIN, y ayant entendu de la musique... Lemetais dit de lui qu'il avait un swing certain.
Enfin, Dorothy, en vedette sur la pochette, était une étudiante danoise, sans doute rencontrée à La Rhumerie ; elle jouait vraiment du baryton, un "oiseau de passage" selon Lemetais.

Musicalement, on aura les mêmes remarques que pour le disque précédent avec la présence du saxhorn alto, tenu par Yves Poinsot lui-même, instrument enrichissant la couleur musicale et la présence régulière du banjo dont certains peuvent contester la pertinence en fanfare mais qui offre une assise rythmique complémentaire.

Là encore, le répertoire du disque reste en partie classique avec des morceaux issus du répertoire français fin XIXème, quelques pasos mais pas de chants allemands. Et aussi des morceaux de jazz comme High Society ou Ain't She Sweet. Jules et Jim deviendra un grand classique de la Fanfare Callot et on notera l'interprétation de Dolly 25, un morceau de Ricet Barrier que CALLOT accompagnera trente ans plus tard dans un disque ; mais, de cela, on en reparlera plus tard...

D'après Alain LEMETAIS, les fanfaristes présents sur ce disque étaient :

Trompette : Alain LEMETAIS (Mittag), Jan BASSENGE,
Piccolo : Lou GAMME (invité),
Cornet : Bernard CHOLLET (Schultz),
Jazzo-flute : Jacques LIMOUSIN,

Trombone : Jean-François MARIETTE (Jeff),
Alto : Yves POINSOT (Octave CALLOT),
Baryton : Dorothy
Basses : Robert PENCHET (Poché), André CRESPEL (Mémé),
Hélicon : Jean-Pierre LEPRINCE (Ringuet),

Banjo : Daniel ESPINASSE (Ronchon), M. LAVIGNIAC (invité),
Batterie : Raymond ROUSSEL (Le Tout P'tit),
Triangle : Jean-Pierre HUMBAIRE (Léon),

Voix off : F. CORDIER, Raymond TREILLE

Le disque sort donc en 1962 sous le label VEGA, référence V 30 PO 955, c’est un microsillon de 30 cm, 33 tours et porte le titre de « LES BEAUX-ARTS DE L'HOTEL DE VILLE ».

Comme Pathé l'avait fait auparavant pour Callot, Vega édite une affiche de la fanfare au format 80x60, en partie sponsorisée par les Instruments Paul BEUSCHER, fameuse boutiques d'instruments de musique située près de la Bastille, magasin existant encore à ce jour. L'affiche a été conçue par CALLOT et reprend l'idée des pochettes avec son personnage central (CALLOT bien-sûr) et l'ensemble des membres da la fanfare réduit ici à leurs visages coiffés du traditionnel canotier.

En 2006, le petit label MAD/CHARRETTE, créé par Olivier BRARD, ancien trompettiste d'Octave CALLOT et musicien de jazz ressort le disque dans son intégralité sous la forme d'un CD.